17 octobre 2021

Laurent Pichon : « Je n’ai rien lâché »

Auteur d’une course homérique, Laurent Pichon victime d’un ennui mécanique et reparti parmi les derniers, a fait une « remontada » sur le Circuit de l’Aulne pour aller décrocher une 4ème place qui laisse planer forcément des regrets.

 

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« 4ème cela va, mais quand je repense à tous les efforts consentis au cours de la journée je ne peux m’empêcher de me dire que cela aurait pu être mieux ! C’est un résultat correct, ma meilleure place de l’année, mais je ne venais pas pour cela, je m’étais mis en tête cette course, et malheureusement, elle ne s’est pas déroulée comme je le souhaitais. Un groupe de 26 s’extrait du peloton sur une cassure dans la descente, je n’en suis pas. Je voulais garder mes forces, et au bout de 50-60 bornes, je ressors avec un contre. Nous revenons à portée du groupe du 26, mais je connais alors un problème mécanique. Ma chaine se coince entre le cadre et la cassette et je ne pouvais plus pédaler. Je ne m’affole pas, et repars le dernier de la course quasiment. Et de là j’ai entamé ma « remontada », avec deux minutes de retard. Je reviens sur le groupe de contre qui s’était cassé. J’ai beaucoup donné pour revenir dessus, et je fais déjà un bel effort. J’ai fait un tour avec eux, et je ressors à trois tours de l’arrivée dans un autre groupe de contre. Nous faisons la jonction à la cloche, et je jouais la gagne. Je pensais être sec, forcément, mais je n’ai rien lâché. Je comptais sur TotalEnergie et Uno-X qui étaient en surnombre afin qu’ils se sacrifient pour revenir sur De Wulf. Lors du sprint, je ne fais pas d’erreur. Un Uno-X sort, je prends sa roue et le déboîte. Il me manque dix mètres car juste avant la ligne Madouas me saute et sur la ligne c’est Burgaudeau. Il y a donc légitimement de la frustration car je pouvais prétendre à mieux, sans prétention, si je n’ai pas à faire l’ensemble de ces efforts, je pense qu’aujourd’hui j’étais parmi les coureurs qui avaient les jambes pour pouvoir jouer la gagne. Mais c’est le sport.

J’ai pensé honnêtement à mi-course abandonner, mais je n’ai rien lâché, j’ai bien fait car j’ai tout remonté au fil des tours. Ce sont les encouragements des copains de la famille qui m’ont poussé m’ont permis de décrocher ce résultat. Je tiens aussi à remercier mes coéquipiers pour leur aide. Je retiens d’ailleurs cette phrase de Élie Gesbert lorsque je suis remonté dans le bus. « Voilà, Monsieur ne lâche rien qui mérite plus que jamais son surnom ». Et forcément entendre cela, ça fait plaisir ».

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