24 août 2022

Druivenkoers-Overisje, Matîs Louvel : « Gagner en Belgique, terre de vélo, c’est fort »

En costaud, Matîs Louvel a inscrit à son palmarès Druivenkoers-Overisje devant une pléiade de spécialistes de course flahutes.

 

Photo GettyImages

Matîs Louvel

Sur la ligne

« J’avais un peu de pression sur les épaules, car j’étais le leader désigné de l’équipe. Je ne devais pas me manquer. J’avais un peu raté la course de l’équipe lors de la Poly, et je me devais de me rattraper aujourd’hui. J’ai été attentiste en début de course, c’est parti tranquille, au moment crucial de la course quand il fallait que je sois placé, Pierre et Markus l’ont fait idéalement. Je vire 10ème dans le Mont en pavés, sans avoir eu à forcer avant. On sort à 5, et je ne me suis pas affolé. Je passais mes relais sans mettre tout ce que j’avais. Le peloton n’était pas loin, mais aussi toutes les équipes n’étaient pas représentées. Je ne me suis pas enflammé. Nous avions encore 20 secondes d’avance au pied du dernier Mont, et j’ai décidé de tenter ma chance car au sprint je ne pouvais rivaliser, et il ne fallait pas non plus que cela revienne de derrière. Je savais que j’avais de très bonnes jambes, j’ai monté le mont pavé en tête à bloc. J’ai fait la différence, et j’ai effectué ensuite un chrono individuel jusqu’à la ligne. Il restait sept kilomètres. Et je les ai faits à bloc. Ce premier succès en Belgique est important, j’avais gagné en 2021 mais cela n’a pas la même valeur même si les deux courses sont de même classification. Ici, compte tenu du plateau d’engagés c’était quasiment du ProSerie. Gagner en Belgique, terre de cyclisme, c’est quelque chose de fort aussi. Ce pays est une terre de vélo. Cela a plus de saveur. Je pense que le Tour m’a donné de la force, si je peux rouler comme cela dans le final c’est grâce à cette épreuve. Après le Tour, j’étais fatigué mentalement, j’ai eu du mal à remettre dedans, et à remettre aussi en route. Je suis tombé malade après la Polynormande, mais j’ai écouté mon corps. Et j’ai fait une semaine à souffler. J’ai senti dès Hambourg que cela allait mieux, et en ce début de semaine aussi. J’avais de la force et de la fraîcheur. J’étais vraiment bien, en confiance et je savais que mes jambes n’allaient pas me lâcher sur la distance de cette course. Le Tour m’a surtout servi pour le dernier raid en solitaire qui m’a permis de sceller ce succès ».

Yvon Caër, Directeur-sportif

Le débrief

« Je tiens à saluer le travail de Pierre Thierry, notre stagiaire, et de Markus Pajur qui ont été impressionnants pour replacer Matis au moment stratégique de cette édition de Druivenkoers-Overijse. Van Gestel porte une attaque à ce moment-là. Démare suit, il en fait de même. Ils se sont retrouvés à cinq devant à ce moment-là. Leur avance était de 20 secondes. Matîs a grimpé le dernier mont de la journée, à six bornes de l’arrivée, en tête. Il a creusé petit à petit et gagne avec 15 secondes d’avance. Il gagne à la force en attaquant dans le Mokesstraat, la difficulté des Championnats du Monde 2021. Il y avait un gros plateau au départ de cette course, 20 Monts à escalader, une grosse chaleur et des concurrents qui étaient tous des spécialistes des Flandriennes. Matîs avait été désigné comme notre leader unique. Il devait-être placé à l’approche de l’arrivée, et après ce sont les jambes qui ont parlé. Il bénéficie sans doute de sa participation au Tour de France qui lui a permis de franchir un palier ».

Coureurs

Matîs Louvel